Bienvenue sur IA Pulse Weekend. En vous abonnant, vous recevez tous les samedis matin, l’essentiel de ce qu’il s’est passé cette semaine autour de l’IA : une sélection de 3 articles avec pour chacun un résumé rapide à lire, plus 1 article de fond pour ouvrir l’esprit et réfléchir, et pour finir 1 podcast à écouter.
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Pour celles et ceux qui suivent cette newsletter depuis un moment - au fait, merci, vous êtes plus de 500 - ou encore pour celles et ceux que j’ai rencontrés lors des conférences ou des ateliers que j’anime, l’arrivée massive cette semaine des copilotes, des assistants et des compagnons n’est pas une surprise. C’est une des marottes que je martèle depuis le début de l’année, et qui prend forme de façon plus ou moins spectaculaire chez tous les grands (et moins grands) du secteur. Ce weekend on ne parle que de ça ici. Tant pis pour DALL-E 3, les influenceurs shopping chinois clonés ou encore le comité stratégique IA mis en place par le gouvernement français.
On commence avec Microsoft qui va intégrer un assistant IA dopé au LLM dans TOUS ses produits. Oui, directement dans son système d’exploitation et dans Office. Dès le prochaine mise à jour de Windows 11, nous aurons la possibilité de faire appel à un assistant IA contextuel. Ah, et Microsoft nous sort aussi un “personal shopper” sous forme d’assistant IA dans son moteur de recherche Bing. De quoi donner des idées à certains.
Comme par hasard, on continue avec Google qui dans sa stratégie super claire, après nous avoir parlé de Gemini la semaine dernière, nous sort cette semaine une nouvelle version de Bard. L’IA conversationnelle de Google devient enfin intéressante (non je ne suis pas dur, juste réaliste) en proposant : un vrai multimodal, mais aussi et surtout la possibilité d’utiliser Bard directement avec Gmail et les autres applications maison. L’assistant de productivité Google est enfin né devant nos yeux. Bon, ne vous emballez pas trop vite. Comme toute nouveauté sortie à la hâte pour contrer une concurrence externe et interne - coucou Gemini, il y a encore du boulot pour que Bard hallucine moins, par exemple en arrêtant d’inventer des emails qui ne sont pas dans votre boite de réception. En en reparlera certainement bientôt.
Et puis, on avait un peu oublié ces derniers temps un autre géant. Non pas Apple, qui dépense des millions de dollars chaque jour pour nous disrupter le cerveau avec un prochain produit, mais Amazon. Cette semaine le roi du e-commerce a annoncé l’intégration de son propre LLM dans tous ses produits et objets connectés. Un modèle de langage spécialement conçu pour nous aider à la maison. On attend avec impatience de partager de manière altruiste toutes nos données de vie avec toi Jeff.
Pour réfléchir, je vous invite à vous pencher sur le cas de nos défunts et nos chers disparus. Les ressusciter devient de plus en plus un enjeu commercial. Les “dead bots” sont-ils une façon de leur rendre hommage ? Ou seulement pour les vivants de faire n’importe quoi ?
Et pour finir ce beau panorama, écoutez l’émission “Les pieds sur terre” de France Culture consacrée aux compagnons virtuels très personnels dans un épisode intitulé “J’ai daté une IA”. Sentiments et désirs sont partagés - intimement - avec nos LLM préférés.
📰 Les 3 infos de la semaine
🧑🏼✈️Windows Gets an AI Copilot and Bing Becomes a Personal Shopper
The Messenger, 21/09/2023
Cette semaine Microsoft a fait plusieurs annonces majeures concernant l'intégration de l'intelligence artificielle dans ses produits. L'une des plus notables est le lancement de Copilot, un assistant IA intégré dans Windows 11, Microsoft 365, Edge et Bing. Cet assistant est conçu pour fournir une aide contextuelle aux utilisateurs en utilisant des données en temps réel, tout en mettant l'accent sur la confidentialité et la sécurité. Il sera disponible dans le cadre d'une mise à jour gratuite de Windows 11 et sera également accessible aux clients d'entreprise à partir du 1er novembre 2023.
Microsoft a aussi introduit de nouvelles fonctionnalités d'IA dans ses diverses applications de bureautique, telles qu'Outlook, Word, Excel, OneNote et OneDrive. Ces fonctionnalités sont conçues pour rendre les utilisateurs plus productifs en automatisant des tâches répétitives et en fournissant des informations contextuelles. Parallèlement, Microsoft introduit un assistant d'achat personnel alimenté par l'IA dans Bing. Cet assistant shopping posera des questions contextuelles à l’utilisateur pour lui fournir des recommandations plus précises.
La stratégie semble claire : Microsoft s'efforce de créer un écosystème intégré où l'IA joue un rôle central dans l'amélioration de l'expérience utilisateur.
🥷🏼Google’s AI assistant can now read your emails, plan trips, “double-check” answers
ArsTechnica, 19/09/2023
L'assistant IA de Google, Bard, a reçu une mise à jour cette semaine. Bard a maintenant la possibilité d’accéder aux autres applications Google, y compris Gmail, Docs et Drive, ce qui lui permet d'effectuer des tâches plus complexes comme la planification de voyages en lisant vos emails. Cette accès externe est limité aux produits Google pour le moment, mais sera ouvert à d’autres applications des autres éditeurs sous la forme de plug-ins disponibles directement dans Bard. Une nouvelle fonction de "double vérification" a également été ajoutée pour augmenter la fiabilité des réponses fournies par l’assistant IA. En utilisant cette fonction, les utilisateurs peuvent confronter les informations générées par Bard avec des données disponibles sur le web. Cependant, cette fonctionnalité a ses limites et ne capture pas toujours les erreurs logiques dans les réponses.
Pour les questions de confidentialité, Google assure que les données extraites des applications ne seront ni consultées par des humains ni utilisées pour des publicités ciblées. Bien que Bard puisse être considéré comme moins performant que d'autres assistants IA sur le marché, l'intégration avec les applications Google pourrait lui donner un avantage concurrentiel.
🧌Amazon to Tap Its Own AI Model to Upgrade Alexa for Smart Homes
Decrypt, 20/09/2023
Lors de son événement annuel, Amazon a présenté plusieurs nouveaux appareils, comme la nouvelle version son Echo, des lunettes intelligentes et des tablettes Fire, tous équipés du chatbot Alexa. Une des annonces majeures était le développement de son propre Grand Modèle de Langage (LLM) par Amazon, conçu pour fonctionner de manière autonome et indépendante des modèles d'autres entreprises technologiques. Ce LLM est spécialement conçu pour gérer une grande variété de scénarios dans l'environnement domestique.
L'entreprise souligne que cette intégration représente une avancée significative, combinant des services en temps réel, un LLM et une gamme complète d'appareils pour créer une expérience utilisateur plus riche et plus intégrée.
🧠 L’article qui fait réfléchir - et qu’il faut absolument lire
‘Digital necromancy’: why bringing people back from the dead with AI is just an extension of our grieving practices
Pretend We're Dead
Les "dead bots" incarnent une évolution technologique assez étrange dans la manière dont nous gérons le deuil et la mémoire que nous avons de nos défunts. Ces outils, techniquement adossés aux LLM et à l’intelligence artificielle générative, permettent aux utilisateurs de maintenir une forme de communication avec leurs proches décédés. En utilisant des données telles que des textes, des emails et des enregistrements vocaux, ces bots créent des simulations numériques qui peuvent interagir avec les vivants - Tonton Roger sera encore là cette année au repas de famille de Noël et parlera de la décadence du monde et de toutes ces machines débiles qui parlent comme des humains mais qui sont bêtes, la chance non ?
Bien que cette technologie puisse sembler perturbante pour certains - elle l’est ! - elle s'inscrit en réalité dans une longue tradition humaine de chercher à maintenir des liens avec les défunts. Depuis des siècles, les humains ont utilisé divers moyens pour se souvenir de ceux qui sont partis : des portraits, des photographies et des objets personnels, etc. Les "dead bots" ne sont qu'une extension moderne de ces pratiques, exploitant les avancées en IA pour créer des interactions plus dynamiques.
Cependant, l'utilisation de "dead bots" n'est pas sans soulever des questions éthiques. L'une des préoccupations est celle de l'intégrité des défunts. Est-il éthique de faire dire à une simulation numérique des choses que la personne réelle n'aurait peut-être pas dites ? Il y a aussi le risque que ces outils soient utilisés de manière irresponsable ou trompeuse, créant ainsi des illusions qui pourraient entraver le processus de deuil - ce qui somme toute est bien plus préoccupant que de faire parler Tonton Roger sur un sujet qu’il détestait : l’amour de son prochain par exemple. En dépit de tout ça, il faut reconnaitre que les "dead bots" offrent des nouvelles possibilités de deuil et de commémoration. Ils peuvent aussi servir d'outils thérapeutiques, aidant les gens à faire face à la perte d'une manière nouvelle et interactive.
Pour certains ces technologies ne cherchent pas à remplacer les défunts, mais plutôt à offrir un nouveau moyen de se souvenir et de célébrer leur vie. Pour d’autres, ces technologies sont une aberration “contre nature”. Pour quelques uns, habitués à discuter avec un “chatbot nommé Jésus”, ces “dead bots” sont la preuve de la vie éternelle. Et après on va dire que ce sont les modèles de langage qui hallucinent.
📻 Le podcast de la semaine
Les pieds sur terre : J'ai daté une IA
L’épisode “J'ai daté une IA” de l’émission “Les pieds sur terre” de France Culture explore les relations humaines avec l'intelligence artificielle à travers deux cas. Issy, une femme de 49 ans, a créé un chatbot nommé “Arthur” via l'application Replika. Elle s'est attachée émotionnellement à cet avatar, mais a aussi vécu des moments de violence virtuelle. Alice, 33 ans, a travaillé pour un site de chat licencieux, assumant différentes identités. Elle met en lumière les dangers de la tromperie et de l'exploitation émotionnelle en ligne.
Ces histoires soulèvent des questions éthiques cruciales : l'attachement émotionnel aux IA, les limites de la personnalisation et les implications de la création de fausses identités en ligne. Elles mettent en évidence la complexité et les risques potentiels des interactions humaines avec les IA dans des contextes intimes.
N’hésitez à me contacter si vous avez des remarques et suggestions sur cette newsletter, ou si dans votre entreprise vous cherchez à être accompagnés dans l’intégration d’outils IA et d’IA générative : olivier@255hex.ai
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