Bienvenue sur IA-Pulse Weekend. Cette édition porte le numéro 87. En vous abonnant, vous recevez tous les samedis matin, l’essentiel de ce qu’il s’est passé cette semaine autour de l’IA : un coup de gueule édito, une sélection de 3 actualités avec pour chacune un résumé rapide à lire, plus 1 article de fond pour ouvrir l’esprit et réfléchir et 1 podcast à écouter. Gérez votre abonnement.
⏱️Temps de lecture de cette newsletter par une unité carbone : 9 mins
Le Bitcoin a dépassé les 100 000 dollars et l’abonnement ChatGPT Pro est à 200 dollars par mois. Ça va, c’est cohérent. Pendant 12 jours, OpenAI a décidé de nous distiller plein de “nouveautés” bien calibrées à travers des événements en live from California. Une sorte de calendrier de l’Avent à la sauce OpenAI.
La première “surprise” de cette semaine, c’est le modèle o1 qui passe de la version preview à la version finale. Avec en prime une version pro disponible dans un abonnement du même nom à 200 dollars par mois, donc. Le “raisonnement” et “l’intelligence” ont un coût. Sam Altman nous le rappelle ici.
Mais cette semaine je préfère vous parler de Microsoft qui dévoile son Copilot Vision, un assistant qui va nous suivre constamment lorsqu’on navigue sur Internet. Afin de nous rendre la vie plus facile, bien entendu. C’est d’ailleurs une idée similaire que veut développer The Browser Company avec son nouveau navigateur Internet, Dia, qui lui aussi va nous assister à longueur de temps. En parlant d’assistant, si vous croyez encore que les ados n’ont pas intégré l’IA dans leur vie, vous n’êtes pas un ado - moi non plus d’ailleurs. Loin des clichés sur l’IA comme simple anti-sèche ou comme aide remplaçant pour les devoirs, l’IA conversationnelle semble avoir pris toute sa dimension de compagnon auprès de la nouvelle génération.
Cette semaine la partie de cette newsletter gérée par l’IA, les 3 clusters d’articles, a été générée par GPT-4o pour les résumés des articles sources et GPT-4o-mini pour la génération des clusters et des titres. Comme d’habitude j’ai fait quelques modifications, mais j’ai aussi laissé quelques tournures typiques des modèles de langage. Et bien entendu, mes commentaires éventuels sont en italique dans ces résumés. Le texte de “l’article qui fait réfléchir” est issu d’un ping-pong entre de o1.
L’image d’illustration ci-dessous est générée par Midjourney.
📰 Les 3 infos de la semaine
🐻Copilot Vision : naviguer avec l'IA à vos côtés
Microsoft vient de lancer une nouvelle fonctionnalité pour son assistant intelligent : Copilot Vision. Cet outil, disponible en test pour certains abonnés Pro de Microsoft aux USA et utilisant Edge - ça réduit le nombre tout de suite, promet de “révolutionner” la navigation en ligne. En permettant à l’IA de voir ce que vous voyez et de répondre à vos questions contextuelles, Vision agit comme un "second regard" sur le web et toutes les pages que vous explorez - alors, hein… on fait moins les malins... Avec cette technologie, il devient possible de simplifier des tâches complexes comme organiser une journée au musée, faire du shopping ou apprendre un nouveau jeu - dixit Microsoft.
Microsoft met l’accent sur la confidentialité : Vision est activé uniquement avec le consentement explicite de l’utilisateur, et toutes les données de session sont supprimées une fois la navigation terminée. En outre, Vision ne fonctionne actuellement qu’avec une liste restreinte de sites. Les retours des premiers utilisateurs permettront de peaufiner cet outil.
Ce projet de Microsoft démontre la tendance actuelle qui vise à intégrer l’IA dans les outils du quotidien, et de ne pas laisser des modèles généralistes tout gérer à la place des pour les humains. Ce lancement reste toutefois assez limité pour le moment, car l’entreprise veut d'abord garantir la sécurité des utilisateurs et éviter des controverses liées aux données personnelles, en s'inspirant des erreurs passées comme le mal-aimé Windows Recall.
Pourquoi est-ce important ? Copilot Vision montre un des chemins possibles dans l’intégration d’outils d’IA dans nos tâches quotidienne. Ici, Microsoft place son outil comme un “compagnon aidant”, là ou d’autres travaillent sur l’automatisation de tâches.
Sources : Microsoft, The Verge, Mashable
🦊Dia : le futur de la navigation web assistée par l’IA
The Browser Company, connue pour son navigateur Arc, a annoncé un nouveau projet : Dia, un navigateur web conçu pour intégrer des outils d’intelligence artificielle au cœur de l’expérience utilisateur. Prévu pour un lancement début 2025, Dia promet de transformer la navigation en ligne en simplifiant les tâches courantes grâce à des fonctionnalités innovantes.
Selon les premières démonstrations, Dia peut "comprendre" une fenêtre de navigateur entière. Par exemple, il peut récupérer des liens ouverts sur Amazon et les insérer dans un e-mail ou encore exécuter des commandes complexes, comme ajouter des objets à un panier d’achat ou envoyer des e-mails personnalisés à partir d’une base de données. Cette approche va au-delà des fonctions actuelles des navigateurs, en mettant l’IA au service d’une gestion plus intuitive des informations et des actions - toute ressemblance avec ce que vous venez de lire dans le premier cluster au-dessus est bien entendu fortuite.
The Browser Company veut faire de Dia un environnement où l’IA n’est plus un simple outil, mais une interface transparente et intégrée. Contrairement aux outils séparés comme des applications ou des boutons spécifiques, Dia ambitionne de réinventer l’interaction homme-machine en rendant l’intelligence artificielle omniprésente et proactive - rien que ça...
Avec ce nouveau projet, The Browser Company tente de changer son image. Son navigateur actuel, Arc, bien qu’apprécié par une niche d’utilisateurs, est jugé trop complexe pour séduire le grand public. Avec Dia, l’entreprise veut adresser une audience plus large, en proposant un outil à la fois puissant et accessible à tous les utilisateurs.
Pourquoi est-ce important ? Dia montre, comme Copilot Vision, une évolution vers des outils qui embarquent toujours plus d’IA. Assister l’utilisateur en permanence semble être l’un des nouveaux mantras de certains Product Managers - dont les idées sont largement dopées par l’IA générative ^^
Sources : The Verge, TechCrunch
🐰 Les adolescents et l’IA générative
Une étude récente de l’Université de l’Illinois révèle l’ampleur de l’usage des outils d’IA générative par les adolescents. Ces technologies, souvent perçues par les parents comme de simples aides pour tricher faire les devoirs, jouent en réalité un rôle beaucoup plus large dans la vie des jeunes utilisateurs. Les chatbots comme Character AI ou les outils d’image générative tels que DALL-E sont fréquemment utilisés par les adolescents pour des interactions sociales, un soutien émotionnel ou même, et surtout, comme compagnons virtuels.
Ces usages, qui sont généralisés dans la nouvelle génération, soulèvent de nombreuses questions. Les adolescents exploitent ces technologies pour développer des compétences sociales ou combler un vide affectif, mais certains admettent subir une dépendance émotionnelle aux IA ou encore craindre leur potentiel à générer des contenus offensants ou biaisés. De leur côté, les parents, souvent peu informés des réalités de ces usages - rien de nouveau, comme pour chaque génération les parents croient savoir, mais non - s’inquiètent avant tout de la collecte des données personnelles par ces outils, sous-estimant trop souvent les risques plus subtils liés à la vie privée et affective de leurs enfants.
Cette étude met également en lumière les limites des mesures actuelles de protection. Les plateformes, bien que dotées de filtres pour les contenus explicites, peinent à gérer la nature dynamique des réponses générées en temps réel. Les chercheurs suggèrent des solutions plus robustes : des filtres personnalisables par famille, une meilleure éducation des parents sur les risques, et des systèmes collaboratifs pour renforcer la sécurité en ligne.
Pourquoi est-ce important ? Cette étude montre que l’IA générative joue un rôle croissant dans le développement social et émotionnel des adolescents. Les IA compagnons, comme les assistants conversationnels ou les agents virtuels, semblent s’imposer dans leurs interactions quotidiennes. Cet usage qui tend à se généraliser parmi les nouvelles générations, modifie les façons d’interagir, de communiquer, et de se socialiser. La vague de transformations dans nos relations interpersonnelles qui en découle pourrait être comparable à celle qu’a entraînée l’arrivée des réseaux sociaux.
Sources : TechXplore, StudyFinds
🚀 3 infos en plus
Stop using generative AI as a search engine (The Verge)
Apple Hits Snags Adapting Baidu’s AI Models for China Users (The Information)
What do we know about the economics of AI? (MIT News)
🧠 L’article qui fait réfléchir - et qu’il faut absolument lire
How to manage two types of generative artificial intelligence
Il y a toujours 3 versions d’une histoire : la votre, la mienne et la vérité
L’intégration de l’intelligence artificielle générative au sein des entreprises constitue, aujourd’hui, un véritable tournant stratégique - et tactique pour certains. Au-delà des innovations techniques, il s’agit d’un changement de paradigme, tant dans les modes de production et de distribution des informations que dans les pratiques managériales. Deux orientations majeures se dessinent, chacune illustrant des logiques et des enjeux distincts.
La première s’apparente à une démocratisation de l’IA générative : des outils polyvalents, intégrés dans des environnements professionnels déjà existants, visent à améliorer la productivité individuelle. Cette approche repose sur l’idée que chaque collaborateur puisse, en s’appropriant ces systèmes, en tirer un gain de temps et de qualité. Cependant, il serait grandement naïf de croire que ces instruments fonctionnent de manière autonome et sans vigilance : leur fiabilité, leur pertinence et leur conformité aux contraintes légales et éthiques ne sont pas garanties. Les utilisateurs doivent apprendre à les interroger, à valider la cohérence de leurs propositions, et à maintenir un contrôle humain permanent.
La seconde orientation met l’accent sur des solutions plus sélectives, développées pour servir des objectifs métiers spécifiques. On peut imaginer, par exemple, une application destinée à prendre en charge une fonction donnée d’une organisation, en vue de répondre à un défi stratégique précis. De tels projets, potentiellement plus coûteux et techniquement complexes - oui il faut des personnes compétentes pour les mener, exigent une gouvernance renforcée, une sélection exigeante de partenaires technologiques et une anticipation minutieuse des conséquences à long terme. Il ne s’agit plus d’adopter passivement un outil, mais bien de l’inscrire dans une démarche réfléchie, construite en lien étroit avec l’écosystème interne et les parties prenantes externes.
Ces deux approches ne s’excluent pas l’une et l’autre. Au contraire, une organisation peut opter pour une combinaison flexible, tirant parti d’outils génériques tout en investissant dans des solutions ciblées. L’objectif est de développer une véritable “intelligence collective augmentée”, dans laquelle la machine amplifie, soutient et enrichit la réflexion humaine, sans s’y substituer. Sur le plan des politiques publiques, des cadres juridiques, et des débats académiques, une telle hybridation appelle à une régulation fine, à des formations adaptées, et à une évaluation permanente. Ainsi, le déploiement raisonné de l’IA générative pourrait non seulement améliorer la performance des organisations, mais aussi nourrir une dynamique d’apprentissage continu, engageant l’ensemble des acteurs dans une réflexion sur le sens et les finalités du progrès technologique.
📻 Le podcast de la semaine
Trouver le juste équilibre entre Innovation et IA responsable
Cet épisode de Parlez-moi d’IA explore l’innovation par l’IA tout en respectant les limites écologiques et sociales. Ana Semedo propose des solutions éthiques et durables.
👨🏽🦳👩🏽🦳 C’était mieux avant - Il y a 1 an
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